Bastareaud, retour gagnant

"On est là pour parler du XV de France ou de Mathieu Bastareaud ?" s’énerva Marc Lièvremont en conférence de presse d’après-match en réponse à la question d’un journaliste écossais qui voulait savoir comment le sélectionneur avait jugé la prestation du trois-quarts centre français. Il faut dire que le Parisien a crevé l’écran, a marqué deux essais. Toute la semaine, il avait été question de lui, de son intégration à l’équipe après les tumultes de la nuit du 21 juin dernier à Wellington et d’une pseudo chute sur une table de nuit. Le joueur a répondu avec rage en signant une prestation haut de gamme, notamment en première période où à chaque fois qu’il touchait un ballon, un vent de panique semblait couler dans les rangs écossais.

"J'ai eu de la chance"

C’était le Français le plus attendu en conférence de presse. Devant micros et caméras, "Basta" a tenté de minimiser son implication sur la victoire française. "J’ai eu de la chance sur mon premier essai. J’ai juste eu à aplatir. Sur le deuxième, l’ouvreur se fait prendre sur ma feinte. C’est tout". Mais c’est déjà beaucoup. En une fin d’après-midi écossaise, il aura donné de la crédibilité sportive à un retour très médiatique. Certes, tout n’a pas été parfait dans sa prestation, et il ne faut pas passer sous silence deux mésententes avec son ouvreur François Trinh-Duc où il ne comprend pas les appels en croisée et par deux fois le ballon finira par terre.

Atypique, il est et il le reste. Notamment sur la signature de son deuxième essai. "J’ai simplement dédicacé mon essai pour un pote espoir au Stade français. Ce geste à la base, c’est un catcheur qui le fait. Et comme j’ai bien le catch…" Le rugby aussi, et il nous l’a montré ce dimanche. Bref, maintenant qu’il est redevenu un simple joueur du XV de France et plus une affaire d’état, on a envie que d’une chose. Le revoir au plus vite avec le Bleu. Et dès samedi prochain face à l’Irlande.