Lièvremont : "Une semaine douloureuse"

Par Rugbyrama
  • RUGBY 2009 6 Nations France Marc Lievremont
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Le sélectionneur des Bleus Marc Lièvremont a expliqué ses choix pour affronter l'Italie et il est revenu sur la déconvenue anglaise dimanche. Ce mercredi, sa colère ne s'est pas calmée.

Pourquoi avoir conservé le même groupe pour affronter l'Italie ?

Marc LIEVREMONT.- Nous avons voulu conserver ce groupe, donner une chance exceptionnelle à cette équipe de laver l'affront de Twickenham. Malgré des comportements décevants, nous maintenons notre confiance en espérant que les joueurs sauront réagir et se prendre en main. Nous n'allions pas nous séparer d'une dizaine de joueurs. Surtout, je ne crois pas qu'il y ait cinquante joueurs susceptibles d'intégrer l'équipe de France. Nous pensions aussi cette équipe capable de rivaliser en Angleterre et je ne crois pas que changer plus de joueurs pour affronter l'Italie nous aurait apporté plus de solutions.

Parlez nous des changements opérés dans le quinze de départ et notamment du replacement de Sébastien Chabal...

M. L.- C'est un repositionnement logique en deuxième ligne. Julien Bonnaire a fait une bonne entrée en jeu et nous voulons donc le voir débuter. Damien Traille a aussi fait une bonne entrée à l'ouverture en Angleterre mais nous pensions depuis un moment à le positionner à l'arrière. De plus, la charnière nous a donné quelques satisfactions dans un contexte difficile et nous avions envie de la revoir pour qu'elle continue de travailler dans la continuité.

Pourquoi avoir titularisé Damien Traille à l'arrière ? Est-ce dû à sa bonne entrée à Twickenham ou à une baisse de régime de Julien Malzieu ?

M. L.- Un peu des deux. Damien Traille est polyvalent et il est capable de jouer à l'arrière. Il a déjà fait de nombreuses fois. Comme Maxime Médard peut aussi bien évoluer à l'ailer qu'à l'arrière, nous avons opté pour cette option.

Avec le recul, quel a été la cause de la défaite française en Angleterre ?

M. L.- C'est avant tout un problème d'engagement physique puisque nous avons perdu plus de vingt ballons au contact. Nous avons trois jours pour relever la tête. Dimitri Szarzewski et Thierry Dusautoir ont été quasiment irreprochables et ce sont les deux seuls à avoir joué à leur niveau. Pour le repositionnement en troisième ligne de Sébastien Chabal, je plaide coupable. Nous connaissons ses qualités et ses défauts, notamment dans le replacement et dans les ruptures de soutien. Son replacement a stigmatisé les manquements collectifs. Mais nous n'avons pas perdu à cause de lui même si sa prestation est une déception. Je crois que les torts sont partagés.

La défense française n'a pas existé en Angleterre, comment l'expliquez-vous ?

M. L.- C'est invraisemblable. Tu peux travailler la défense tant que tu veux mais si les mecs sont foutus de se mettre en vis à vis le jour du match... Sur la première action en Angleterre, nous avons trois mecs qui se planquent dans le fermé alors qu'ils n'ont personne en face. Cela dépasse l'entendement. Pour moi, c'est inexpliquable. Après ce n'est pas une question de rush défense ou de la moindre option tactique. Il est seulement question de se mettre en face des adversaires. Ce sont des manquements individuels que je ne m'explique pas. Seulement deux joueurs ont joué pour se faire mal.

Après cette humiliation, affronter l'Italie n'est-il pas un match piège ?

M. L.- Si nous continuons dans la médiocrité, nous avons beaucoup de chances de perdre en Italie. Je crains cette rencontre pour de multiples raisons. Nous avons vu leur performance devant le pays de Galles. Les Italiens ne sont pas passés loin de l'emporter face à une équipe qui était qualifiée comme la meilleure de l'hémisphère nord. Ils voudront appuyer là où ça fait mal. Ils sont très bien organisés et agressifs en conquête. A nous de mettre les ingrédients nécessaires à un match international.

Pensez-vous que les joueurs n'aient pas compris ce que vous vouliez mettre en place ?

M. L.- Non, franchement non. Mais il faudrait poser la question aux joueurs mais, à aucun moment depuis le début du Tournoi, nous avons eu l'impression qu'ils ne comprenaient pas ce qu'on leur demandait, même si sur le dernier match, nous n'avons pas vu une équipe. Nous sommes tombés de haut lors du match le plus important de l'année

Avez-vous été tenté de titulariser Frédéric Michalak ?

M. L.- A aucun moment même si nous sommes contents que Frédéric Michalak nous rejoigne. Nous avons noté une hausse de ses performances depuis quelques temps. Après, c'est un choix par défaut car il intervient après la blessure de Sébastien Tillous-Borde mais aussi celle de Jean-Baptiste Elissalde et le KO de Dimitri Yachvili le week-end dernier.

Pourquoi ne pas avoir appelé Julien Dupuy ?

M. L.- Nous suivons ses performances mais nous préférions revoir Frédéric Michalak.

Dans quel état psychologique vos joueurs se trouvent-ils ?

M. L.- Ils sont abattus. Certains me disent qu'ils ne dorment pas depuis deux nuits. Maintenant, il faut qu'ils dorment un peu pour digérer et pour préparer l'Italie.

Seriez-vous en danger en cas de défaite en Italie ?

M. L.- Il y a défaites et défaites. J'ai du mal à envisager une défaite en Italie même si j'envisageais mal aussi de prendre 34 points en Angleterre. Mais je ne me suis jamais senti en danger. J'ai le sentiment que nous travaillons bien et que la cohésion est bonne même si pour la première fois depuis notre prise de fonction, nous avons vécu un début de semaine douloureux.

Etes-vous assez autoritaire pour diriger cette équipe de France ?

M. L.- J'entends que je manque d'autorité mais je n'ai pas besoin de me faire craindre pour me faire respecter. C'est une certitude même si sortir un tel match en Angleterre est certainement un manque de respect envers l'entraînement mais aussi envers les spectateurs et tout simplement envers l'équipe de France.

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