Un Crunch malgré tout

L'équipe de France aurait voulu nous faire croire qu'un déplacement n'avait rien de particulier, elle ne s'y serait pas prise autrement. Un début de préparation sur le thème "l'Angleterre, une rencontre comme une autre" avait calmé les nostalgiques de la guerre de cent ans du rugby débutée au début du XXe siècle. Un bras de fer entre la France polissonne et l'Angleterre traditionnelle entamé avec l'éviction des Tricolores, en passant par les exploits de la formation emmenée par Jean Prat, les mauvais tours joués par Blanco pour terminer par deux demi-finales de Coupe du monde perdues face au quinze de la Rose depuis le début des années 2000.

Mais cette campagne médiatique n'était-elle pas un coup monté pour s'éviter une pression inutile ? La ficelle paraît effectivement un peu énorme pour croire que les Bleus se rendent à Twickenham avec la même passion qu'ils devront aller à Rome pour conclure ce Tournoi. Le Crunch 2009 a donc débuté sur fond d'intox.

Guichets fermés

L'Angleterre reste un adversaire particulier et certains tricolores n'ont cherché à le cacher : "J'ai encore le goût amer de nos défaites en demi-finales", soufflait Jérôme Thion sans qu'on lui demande. "Cela reste le match du Tournoi. L'Angleterre est un adversaire qui provoque un surplus d'excitation" , admettait Sylvain Marconnet. "Depuis tout petit, j'ai entendu que cette confrontation était le rendez-vous du Tournoi", se souvenait Dimitri Szarzweski, "On m'a toujours dit que c'était le match à ne pas perdre. Twickenham est le temple du rugby, on va jouer à guichets fermés donc évidemment cela a une saveur particulière."

Sur un air de revanche

Le Crunch 2009 pourrait même être un très bon cru. Entre une équipe d'Angleterre moribonde et des Français qui visent toujours le sacre final, l'opposition s'annonce explosive. Les hommes de Martin Johnson compte sur la particularité de cette rencontre pour retrouver leurs vertus ancestrales alors que les Tricolores restent sur deux défaites consécutives face au quinze de la Rose. "Ils nous ont battus pendant la dernière Coupe du Monde en demi-finale, ils nous ont battus lors du dernier Tournoi…" admettait un Thierry Dusautoir revanchard. Tout est donc réuni pour un duel épique ce dimanche à Twickenham et écrire une nouvelle page de cette rivalité si particulière.