Lièvremont : "Pas un risque"

Par Rugbyrama
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Marc Lièvremont est revenu sur la composition du quinze de France qui ne présentera aucun deuxième ligne remplaçant à Twickenham dimanche. Selon lui, le staff tricolore n'a pas pris de risque et a voulu privilégier la stabilité de son groupe.

Marc Lièvremont, Peut-on dire que vous avez privilégié la puissance à la vitesse ?

Marc LIEVREMONT.- Je n'ai pas l'impression qu'il n'y a que des charettes dans cette équipe ! Le triangle d'attaque avec Heymans, Malzieu et Médard est performant et la charnière est bâtie pour envoyer du jeu. Nous avons misé sur la stabilité sauf avec Sébastien Chabal qui vient alourdir notre troisième ligne mais nous pensions à cette option depuis un moment.

Que peut vous apporter Chabal à ce poste ?

M. L.- Il doit nous apporter ses qualités de perforateur. Après, il alourdit notre troisième ligne pour contrer la forte densité anglaise. Sa polyvalence entre deuxième et troisième ligne ne peut-être qu'un atout.

Comment va se positionner Chabal en mêlée ? Est-il possible qu'il se place en numéro huit ?

M. L.- Sur les mêlées défensives, il se placera à droite de la troisième ligne, du côte du numéro neuf. Sur les mêlées offensives, il évoluera du côté fermé. Nous n'envisageons qu'il occupe le poste de numéro huit.

N'est-ce pas un risque de ne pas avoir un joueur de deuxième ligne sur le banc ?

M. L.- Nous avons trois deuxième ligne sur la feuille de match. Louis Picamoles a déjà travaillé avec nous à ce poste lors de la tournée en Australie. Donc ce n'est pas un risque surtout que Lionel Nallet et Jérôme Thion sont des décathloniens du rugby. Ils peuvent donc tenir tout le match.

Les trentenaires sont de retour en équipe de France. Comptez-vous sur eux pour la Coupe du monde 2011 ?

M. L.- Bien sûr que nous envisageons ces trentenaires pour 2011. Mais je répète que nous ne mettons pas d'étiquette d'âge ou de club sur les joueurs. Nous bâtissons notre équipe par rapport aux circonstances. Les joueurs qui réintégrent l'équipe aujourd'hui ont toujours fait partie des trente ou des quarante éléments de notre groupe dans nos esprits.

Pouvez-vous nous parler de Jérôme Thion qui est titulaire en deuxième ligne ?

M.L.- Il faut savoir que nous avions prévu de faire débuter Romain Millo-Chlusky. Après, Jérôme Thion a cette faculté d'enchaîner les matchs de haut niveau. En revanche, il a encore beaucoup de déchets dans son jeu. Avec Biarritz, il est encore très souvent pénalisé pour des fautes au sol. Après, c'est un athlète exceptionnel qui est très précieux en mêlée et en touche. Il a besoin d'être recadré mais c'est bien qu'il soit avec nous.

Pourquoi avoir choisi Lionel Faure au poste de pilier gauche ?

M.L.- Lionel Faure a une activité dans le jeu assez exceptionnelle. Il faut arrêter d'opposer les qualités en mêlée de Faure au dynamisme de Barcella.

Le fait qu'il évolue à Sale en Angleterre a-t-il influencé votre choix ?

M.L.- Cela a influencé notre choix. Nous pensions aussi titulariser Benjamin Kayser mais Dimitri Szarzewski est important et avec un changement au poste de pilier, un en deuxième ligne et un autre en troisième ligne, nous pensions que le nombre de changements était déjà important. Et puis Benjamin Kayser a fait une faute quand il est entré face au pays de Galles. Il aurait pu faire mieux.

Que pensez-vous de l'équipe d'Angleterre ?

M. L.- C'est une équipe blessée dans son orgueil avec un sélectionneur qui est sur un siège éjectable comme nous pouvions l'être avant le match contre le pays de Galles. Même si les Anglais ont deux défaites en trois matchs, ils ont toujours rivalisé et ils se sont inclinés de très peu. Il ne faut pas croire que les Anglais partiquent un rugby réducteur. Ils marquent beaucoup de points sur des ballons de récupération même si leur jeu est plus direct. C'est une formation dense, solide et expérimentée. Elle est aussi capable de faire déjouer son adversaire même si, en ce moment, la discipline lui coûte cher. A nous d'être irréprochables dans ce secteur car nous avons été pénalisés dix fois contre le pays de Galles. C'est encore trop.

Les Anglais sont beaucoup pénalisés depuis plusieurs matchs. Est-ce un axe de travail pour vous ?

M. L.- Cela n'a pas été notre discours même si nous nous adaptons à l'adversaire. C'est un argument mais nous n'allons pas simplement faire du gagne terrain pour provoquer les fautes adverses. Après, certains joueurs ont le tempérament pour le faire. Je pense notamment à Sylvain Marconnet qui l'a encore prouvé face aux Gallois. Mais nous n'avons pas comme stratégie de faire disjoncter les Anglais. Surtout, si nous nous contentons de faire du gagne terrain face aux Anglais, la rencontre se jouera à pile ou face. C'est énorme ce qui leur arrive depuis quatre matchs. C'est du jamais vu à ce niveau là, surtout de la part des Anglais. Mais chacun ses problèmes même si j'espère que cela va continuer. J'espère aussi que l'arbitre M. Dickinson ne subira pas de pression car la campagne médiatique anglaise a déjà débuté sur ce thème là.

L'équipe de France ne réalise pas souvent deux grandes performances consécutivement. Est-ce une crainte pour vous ?

M. L.- Si jouer dans le temple du rugby face à des Anglais revanchards n'est pas assez motivant, c'est à désespérer. Si après un bon match, nous tombons dans la suffisance, c'est à désespérer des qualités hormonales de notre équipe. Montrer une fois que l'on peut être les meilleurs ne suffit pas.

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