Lièvremont: "J'ai été blessé"

Par Rugbyrama
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Marc Lièvremont n'a pas été ménagé par les critiques cette semaine. Le sélectionneur du XV de France pourrait savourer une douce revanche après la victoire de son équipe face au pays de Galles, vendredi soir. Mais le patron des Bleus, s'il avoue avoir été blessé, n'en rajoute pas.

Marc Lièvremont, vous devez être aux anges après ce gros match et cette superbe victoire…

Marc LIEVREMONT : Je suis extrêmement fier de mes joueurs. Ils ont fait preuve d'une générosité dans le combat assez exceptionnelle, d'un engagement magnifique.

Faut-il que le XV de France soit à ce point au pied du mur pour montrer un tel visage?

M.L. : Peut-être, et c'est un peu le gros regret que l'on peut avoir après ce match. On travaille pour être réguliers dans la performance, pas pour sortir un match comme ça toutes les six ou huit rencontres. Ce soirn (NDLR: hier soir), les joueurs ont placé la barre très haut. Il faudra confirmer. Qui sait, peut-être que dans un an, quand nous irons jouer à Cardiff, nous serons dans la peau du favori et nous aurons les faveurs du pronostic. Cela voudra dire que nous avons bien avancé, que nous avons été dans la continuité de ce match.

Cette semaine s'est-elle transformée en une opération commando?

M.L. : Non, pas vraiment. Nous avons passé une semaine très agréable. Comme toujours depuis un an. Nous nous sommes dits les choses. Malgré le contexte, il y a eu des sourires, des rires même. La table de ping pong a encore beaucoup fonctionné! Le groupe vit bien et il l'a véritablement montré aujourd'hui, peut-être pour une des premières fois. Pour cette raison, je ressens une immense fierté.

Est-ce le match référence dont cette équipe avait besoin?

M.L. : Je le répète, le match référence, il faut être capable de le produire tous les week-ends. Non, ça reste un exploit par rapport aux conditions dans lesquelles on a préparé ce match. On a besoin de travailler dans la continuité et d'enchainer ce genre de performances.

Avez-vous eu peur en début de rencontre?

M.L. : Malgré beaucoup de bonne volonté, on a eu un début de match assez difficile. En première période, on se retrouve menés 13-3 avec deux essais refusés, après on met deux pénalités sur le poteau. C'est dur. Je veux rendre hommage aux joueurs, parce qu'ils ne se sont jamais effondrés, même dans les moments un peu compliqués. Ils sont toujours restés dans le schéma de jeu qui avait été fixé. Au-delà de leur combativité, je veux souligner leur très grande maîtrise tactique.

La composition de la charnière avait fait couler beaucoup d'encre. Elle a finalement été à la hauteur de l'évènement…

M.L. : Oui, nous sommes super fier de notre charnière. Benoît Baby a montré qu'il était plus qu'un 10 de circonstance. Comme on le pensait, il a tout le talent pour jouer à ce poste. Le pack des avants leur a permis de jouer en avançant. Le petit Morgan Parra a été exceptionnel de courage, de lucidité, de fluidité. Il a touché deux fois du bois en prenant deux poteaux. Il a été aussi en manque de réussite. Mais il a fait un grand match.

Ce match s'inscrit-il dans le projet de jeu que vous cherchez à mettre en place?

M.L. : On avait travaillé de la même manière pour jouer l'Ecosse mais pour différentes raisons, on ne l'avait pas appliqué. Nous avons pris les Gallois à leur propre jeu en coupant les extérieurs et en montant très haut en défense. Le projet de jeu? On nous accuse depuis un an de jouer trop sur la largeur… On essaie simplement de jouer un rugby complet possible. De toute façon, le rugby, c'est avant tout du combat. Les joueurs l'ont montré aujourd'hui.

Finalement, c'est peut-être une bonne solution de faire jouer le Top 14 cinq jours avant un match du Tournoi…

M.L. : C'est vrai que les joueurs concernés ont fait un très bon match ce soir, mais on peut penser qu'ils l'ont joué à l'énergie. Sincèrement, notre victoire est presque illogique quant à notre fonctionnement tout au long de la semaine. Le rugby reste un sport de combat, d'homme à homme. Avec leur orgueil, leur fierté, leur solidarité, les joueurs arrivent à renverser des montagnes. Mais vous savez comme moi que réitérer ce type de performance avec telle préparation reste un petit miracle. Un véritable exploit en tout cas.

Vous n'avez pas été ménagé ces derniers jours. Avez-vous été touché par les critiques?

M.L. : Vous faites votre métier. Je n'oublie pas que nous avons perdu en Irlande, que nous n'avons pas fait un bon match face à l'Ecosse. Il faut assumer cela. La critique peut être constructive, elle peut faire avancer. Je suis comme tout le monde. Elle me touche, elle me blesse et de ce point de vue, la semaine n'a pas été évidente à vivre. J'ai reçu beaucoup de messages d'encouragement d'entraîneurs de Top 14 et d'amis. Mais la véhémence des gens du milieu, je ne comprends pas. J'ai été blessé.

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