Lièvremont: "La meilleure charnière possible"

Par Rugbyrama
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Beaucoup plus tendu qu'à l'accoutumée, Marc Lièvremont a défendu les choix du staff tricolore avant d'affronter le pays de Galles, notamment sur la composition de la charnière, qui fait débat. Compte tenu du contexte, le sélectionneur l'affirme: le tandem Baby-Parra est le meilleur possible.

Marc Lièvremont, une fois encore, le XV de France va aborder un match important avec une charnière inédite, expérimentale diront certains…

Marc LIEVREMONT : Je vous rappelle que nous avons enregistré le forfait de Lionel Beauxis lundi après-midi. Ce sont aussi les circonstances qui nous poussent à agir ainsi. Compte tenu du contexte, c'est la meilleure charnière possible pour moi. Evidemment, à froid, vous pouvez dire qu'on va jouer les Gallois sans un vrai buteur, avec un 10 qui n'en est pas un et avec une charnière inédite. Bien, écoutez, si on gagne on aura raison, et si on perd, vous pourrez dire que nous sommes incompétents et nous passerons pour des cons, que voulez-vous que je vous dise…

Pourquoi avoir titularisé Benoît Baby en 10 plutôt que François Trinh-Duc ?

M.L. : Parce que François Trinh-Duc n'a pas travaillé avec nous depuis huit mois et il vient tout juste de revenir dans le groupe. Nous, nous restons dans la logique qui est la notre. Cela fait cinq-six feuilles de match que Benoît Baby est notre deuxième ouvreur. Nous estimons qu'il a toutes les qualités pour évoluer à ce poste. Certes, il ne joue pas beaucoup ouvreur avec son club, mais en équipe de France, il travaille dans cette optique.

Morgan Parra sera le buteur ?

M.L. : Oui, Morgan butera. Benoît pourra l'épauler pour les tentatives un peu plus lointaines.

Mais il ne bute quasiment jamais avec son club. N'est-ce pas un pari trop risqué pour un tel match?

M.L. : Nous avons essayé de faire la part des choses. Encore une fois, quand Lionel Beauxis s'est blessé, nous avions le choix entre prendre un buteur pour prendre un buteur ou faire confiance aux joueurs qui forment ce groupe. Je ne me voyais pas dire à mes joueurs: "bon les gars, on va tirer à la courte paille et l'un d'entre vous va dégager pour qu'on puisse prendre un vrai buteur". Il y avait la solution David Skrela, mais il a joué deux matches en deux ou trois mois. Il fallait faire des choix, nous les assumons.

Ce n'est pas forcément un cadeau que vous leur faites…

M.L. : Posez-leur la question. Allez voir Benoît Baby et Morgan Parra, et demandez-leur si on leur fait un cadeau empoisonné, s'ils n'ont pas envie d'aller défier ces Gallois.

Avez-vous hésité à titulariser Mathieu Bastareaud?

M.L. : Non, car il a le profil, défensivement et offensivement, pour nous apporter beaucoup sur ce match. Sa puissance et sa détermination peuvent nous faire du bien. Mathieu est très bon avec son club, et avec la suspension de Florian Fritz et Damien Traille qui était malade, ce choix était presque logique.

Comment voyez-vous son association avec Yannick Jauzion?

M.L. : Malheureusement, ils n'auront qu'une seule mise en place ensemble avant le match, car nous devons ménager Yannick Jauzion et Thierry Dusautoir. Ce n'est pas l'idéal mais il faut faire avec.

Un mot sur la titularisation de Sébastien Chabal, qui retrouve sa place au détriment de Romain Millo-Chluski ?

M.L. : Il y a un turn-over entre les deux, cela avait été le cas avant l'Ecosse, ça l'est à nouveau aujourd'hui. La présence de Sébastien, son tempérament, sa personnalité aussi nous sécurisent un peu avant d'affronter les Gallois.

Vous attendez-vous à une équipe galloise joueuse ou plutôt prudente dans sa manière d'aborder le match ?

M.L. : Je ne sais pas. Si on se souvient du match de l'an dernier à Cardiff, ils avaient effectivement été plus méfiants, privilégiant l'occupation du terrain avant de nous contrer à l'heure de jeu sur une interception de Shane Williams. Mais sur ce que nous avons vu d'eux au mois de novembre et sur ce début de Tournoi, on a le sentiment qu'ils aiment imposer leur jeu. On attend une équipe plutôt joueuse, d'autant qu'ils savent que nous avons des difficultés.

Le contexte difficile ne peut-il pas permettre au XV de France de se transcender?

M.L. : Peut-être. Mais très franchement, je préfèrerai qu'on ait une un statut d'équipe qui maitrise son sujet, qui est sure d'elle et qui aborde ses matches à domicile avec une étiquette de favorite. On travaille pour cela et à moyen terme, j'espère que ce sera le cas. Bien sûr qu'on va essayer de se servir de cette forme d'adversité, de jouer sur l'état d'esprit du groupe. Mais la France qui se transcende quand elle est outsider, c'est un cliché et j'attends sincèrement autre chose de cette équipe.

Battre le pays de Galles, serait-ce un exploit?

M.L. : (il réfléchit). Vu le contexte, oui on peut dire ça comme ça. Ce serait effectivement un exploit de battre cette équipe.

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