La double inconstance

Par Rugbyrama
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Si la France a quelque peu effacé la déroute de Twickenham en s'imposant largement en Italie (8-50), elle n'a jamais su faire preuve de régularité pendant ce Tournoi des 6 Nations. Les réactions d'orgueil face aux Gallois et aux Transalpins ne cachent pas un bilan clairement mitigé. Comme en 2008.

Les Français ont de la fierté. C'est à peu près le seul enseignement que l'on peut tirer du carton infligé à l'Italie samedi après midi (8-50). En mettant un point d'honneur à terminer par une large victoire ce Tournoi 2009, le XV de France a rectifié le tir après la claque de Twickenham (10-34). C'était l'objectif de cette rencontre. "Il y a beaucoup de joie, s'enthousiasme à l'excès Emile N'Tamack. On a retrouvé des garçons entreprenants, qui ont montré du caractère, de la justesse, de la disponibilité, de l'application". "Nous étions sous pression, et nous avons réagi" , ajoute Cédric Heymans.

L'ailier toulousain n'est pas le seul à reconnaître que ce voyage à Rome devait surtout panser les plaies de Londres. "Il ne faut pas déprécier cette victoire, lance Thierry Dusautoir. Ça fait plaisir de terminer sur une bonne note, on a montré un état d'esprit très différent, on a été des combattants et des joueurs de ballon" . "Je retiens le fait d'avoir réagi et de ne pas être parti en éclat après la désillusion de la semaine dernière" , explique Lionel Nallet. "On s'est servi de la défaite en Angleterre pour se remettre au boulot. On avait à coeur de se faire plaisir" , conclut François Trinh-Duc.

Dusautoir: "Bilan globalement négatif"

Mais aussi large soit-elle, cette victoire face à une très faible Italie ne permet pas d'oublier le sale moment passé à Twickenham. Marc Lièvremont est le premier à le reconnaître. "Evidemment, ça ne lave pas entièrement la gifle reçue. Cette victoire ne peut pas enlever toute la déception de ce triste week-end à Londres. Cette énorme gifle contre l'Angleterre fait partie de l'histoire de ce groupe et de mon histoire personnelle en tant que sélectionneur". Maxime Médard, lui, mâche encore moins ses mots. "Ce match n'effacera pas la "branlée" contre l'Angleterre. Twickenham reste dans nos têtes."

Saint-Denis, Twickenham, Rome... du pays de Galles à l'Italie en passant par l'Angleterre, le XV de France a surtout stigmatisé son manque de constance. Un mal très français qui veut que les Bleus ne jouent à leur meilleur niveau que sous pression. Résultat, une victoire éclatante sur le tenant du titre, une dérouillée en Angleterre et une compétition en dents de scie. "On n'a pas fait preuve de continuité dans nos performances", explique Lièvremont. "On a toutes les armes pour gagner mais on n'est pas assez réguliers", renchérit Thierry Dusautoir. Le bilan du Tournoi reste globalement négatif".

Une impression de déjà-vu? Normal. Pour la deuxième année consécutive, la France de Marc Lièvremont and co termine troisième des 6 Nations. Pour la deuxième année consécutive, la France n'a pas réussi à maintenir un niveau de jeu correct sur l'ensemble de la compétition. Dommage, cette édition paraissait à la portée des Tricolores. N'ont-ils donc pas progressé du tout en un an? Pas pour le sélectionneur. "Pour moi, il y a une progression sur la vision de notre groupe et la mise en place de notre rugby. Il y a d'autres échéances à préparer, notamment une tournée dans l'hémisphère Sud. On va continuer à travailler." C'est sans doute la seule chose à faire...

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