Baby: "Je ne vais pas pleurer"

Par Rugbyrama
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Le XV de France se trouvant fort dépourvu au poste de demi d'ouverture, il est demandé à Benoît Baby de jouer les pompiers de service face aux Gallois. Pas franchement un cadeau puisque ce n'est pas le véritable poste du Clermontois. Mais Baby n'a pas l'intention de se plaindre. Bien au contraire…

Benoît Baby, vous voilà intronisé demi d'ouverture du XV de France, pour affronter l'adversaire le plus redoutable de ce Tournoi. Cela vous fait-il peur ?

Benoît BABY: Non, absolument pas. C'est une belle marque de confiance de la part du staff, qui pense que je peux jouer à ce poste au niveau international. C'est un énorme challenge, ça c'est certain. Les sélectionneurs m'ont demandé si j'avais envie de le relever. J'ai répondu oui.

Avez-vous hésité ?

B.B. : Non, je n'ai pas hésité. Qui hésiterait à l'idée de jouer en équipe de France? Comme je ne veux pas me jeter au-dessus du ravin, j'en ai simplement parlé avec ma femme, quelques amis, et avec Jean-Baptiste Elissalde. Mais c'est moi qui décide, et la décision était facile à prendre.

Pourquoi Elissalde ?

B.B. : Parce qu'il connaît cette situation. L'année dernière, lui aussi a beaucoup joué à l'ouverture alors que ce n'est pas son poste de prédilection. Je le sais d'autant mieux que j'ai perdu une finale de Top 14 avec Jean-Baptiste en 10 en face. Il a su prendre ses responsabilités, c'est ce que je vais essayer de faire à mon tour.

Et que vous a-t-il dit?

B.B. : De ne pas me prendre trop la tête, de jouer mon jeu, de faire simple aussi: jouer quand c'est possible et ne pas hésiter à utiliser le jeu au pied si c'était nécessaire. Il m'a surtout conforté dans l'idée que j'étais capable de relever le défi.

Tout de même, n'est-ce pas une forme de cadeau empoisonné ?

B.B. : Pas du tout. Je ne risque rien. Il n'y a que du plaisir à prendre dans un tel match. J'ai passé quatre ans à me morfondre sur mes blessures et mes malheurs, alors croyez-moi, je ne vais pas pleurer parce que je joue en 10 en équipe de France ! Puis je sens que tout le monde me fait confiance. C'est primordial.

Quel genre d'ouvreur allez-vous être?

B.B. : C'est quand même un rôle où il faut que les choses soient cadrées. Maintenant, on a aussi besoin d'agir avec de l'instinct quand on joue en 10. J'aime jouer les ballons quand je les sens. Mais le meilleur atout d'un ouvreur, c'est d'être capable de s'adapter. La défense galloise ne nous laissera pas jouer sur les extérieurs, alors il ne servira à rien d'envoyer tous les ballons au large. Il faudra franchir, passer par l'affrontement. S'il faut taper 50 chandelles pour gagner, je serais sans doute frustré mais je le ferais.

Aimeriez-vous jouer plus souvent à ce poste à Clermont ?

B.B. : Pourquoi pas, oui. C'est vrai que ce poste commence à me plaire de plus en plus. J'ai la chance d'être avec un des meilleurs dix du championnat de France et même du monde en la personne de Brock James. Si je peux alterner avec lui, pourquoi pas. Je l'ai déjà fait en début de saison et j'accepterai de le refaire. Avec plaisir.

Qu'est-ce qui vous plait particulièrement?

B.B. : Le côté meneur de jeu. On a beaucoup plus de responsabilités que quand on joue au centre ou à l'arrière. C'est un poste où on touche beaucoup de ballons. Vous êtes décisionnaire. Vous subissez moins le jeu qu'à d'autres postes.

Comment voyez-vous votre association avec Morgan Parra ?

B.B. : Morgan est un très bon joueur, avec beaucoup de qualités. Il a ce côté meneur lui aussi. On essaie de bien communiquer à l'entrainement. On met en place des codes pour pouvoir se faciliter la tâche pendant le match.

La question du buteur s'est également posée. Finalement, c'est Parra qui va s'y coller…

B.B. : Oui, il est très régulier à l'entrainement, on a tous confiance en lui. Evidemment, buter dans un match international et à l'entrainement, ça n'a rien à voir, mais il a tout ce qu'il faut pour assumer ce rôle. Pour ma part, je prendrai le relais à longue distance, disons 45-50 mètres, comme à Clermont. Et si Morgan venait à flancher, je buterai à sa place. Mais je suis confiant pour Morgan. Ca va bien se passer.

Après le match face à l'Ecosse, vous aviez affiché votre déception et stigmatisé l'absence de plaisir pris ce jour-là. Qu'est-ce qui vous fait penser que les choses pourraient changer vendredi soir ?

B.B. : C'est vrai, j'étais très déçu, parce que nous n'avions pas mis en place ce que nous voulions faire. Il y a sans doute eu une déficience dans l'engagement. Il faut être prêt à aller au combat et à sortir avec 15 points de suture si c'est nécessaire. Contre les Gallois, ce sera un vrai défi, un peu comme face à l'Australie au mois de novembre. Nous avions répondu présent et je crois que ce sera encore le cas vendredi. Les erreurs d'hier doivent être les solutions de demain.

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