Jauzion: "Rester lucide"

Que retenez-vous du match en Irlande ?

Yannick Jauzion.- Nous sommes conscients que nous n'avons pas eu les bonnes attitudes sur les zones de ruck. Nous n'étions pas assez présents et pas concernés comme il le fallait. Nous avons fait beaucoup de jeu mais nous avons manqué de lucidité en deuxième période. Nous avions tellement envie de gagner et de créer des espaces, que nous nous sommes laissés griser. Malgré la fatigue, nous devons savoir prendre la bonne décision.

A Toulouse, vous arrivez parfaitement à placer vos partenaires dans les intervalles, notamment avec des passages mains-mains. Pourquoi cela n'a-t-il pas été le cas en Irlande ?

Y. J.- Nous avons essayé de le faire. Nous avons des joueurs capables de lire les situations et qui savent se présenter au bon moment. Mais dans un match international, les espaces sont moindres. En club, hormis pendant les phases finales, c'est plus facile pour attaquer. Mais nous avons quand même réussi à franchir en jouant à la main. Nous devons maintenant nous faire craindre en jouant parfois au pied, en étant plus intelligents. Mais, quand nous avons été plus tranchants dans nos attaques, nous avons réussi à avancer, notamment sur l'essai d'Imanol Harinorodquy. Si nous arrivons à mettre de la vitesse dans le jeu au sol, on pourra être craint.

Etes-vous le leader des lignes arrières ?

Y. J.- Je suis un appui pour Lionel Beauxis. Je me dois d'orienter le jeu, à arriver à le suppléer dans ce rôle. D'autant que je suis souvent amené à me retrouver à jouer en numéro dix sur les deuxièmes temps de jeu.

Pensez-vous avoir failli dans ce rôle ?

Y. J.- A certains moments, il est certain que nous devions nous organiser autrement. Je me sens responsable car j'ai pris des orientations qui n'ont pas été bonnes. A moi de savoir rester lucide.

Comment jugez-vous votre prestation personnelle ?

Y. J.- Je ne pense pas qu'elle était catastrophique même si je suis concerné sur un essai irlandais. J'ai essayé d'être disponible et je me suis procuré des occasions. En fin de rencontre, j'étais peut-être un peu moins tranchant. Au final, j'ai donné mon maximum même si je n'ai pas toujours fait des choix judicieux.

Ressentez-vous un peu de fatigue ?

Y. J.- Forcément, il y a des matchs où on se sent moins bien. Sur la durée, c'est incontestable que cela peut nous arriver, mais le staff du club essaie de nous faire tourner dès qu'il le peut. Nous sommes peut-être moins efficaces que des joueurs qui disputent vingt matchs dans l'année. Mais à Croke Park, nous étions tous concernés à 100%.

Trouvez-vous que l'on attend beaucoup de vous ?

Y. J.- C'est normal que l'on attende plus des joueurs expérimentés. Au début, quand on arrive en équipe de France, on ne se pose pas de questions. On écoute les autres et on joue au feeling. Maintenant, cela fait du bien de prendre des responsabilités. C'est quelque chose qui me plaît.

Qu'attendez-vous de cette équipe d'Ecosse ?

Y. J.- Ce sont des joueurs opportunistes, qui ne lâchent jamais rien. Quoi qu'il arrive sur le terrain, ils gardent confiance en eux. Nous devrons leur bloquer les ballons car ils aiment jouer dans les défenses avec beaucoup de soutiens dans l'axe. Il faudra être vigilants pendant toute la rencontre et perturber leurs sorties de balle.