Henson, le diable au corps

C'est l'histoire d'un mec très doué au rugby mais un peu fantasque dans la vie. D'un mec avec qui le pays de Galles n'a jamais perdu un match de Tournoi quand il était titulaire mais qui vomit sur les passagers d'un train et qui jette des billets de banque au tout venant en hurlant dans un bar. Beau gosse mais pas gentleman, Gavin Henson est un véritable personnage. Epilé, bodybuildé, marié à une star galloise avec qui il a eu deux enfants (la chanteuse Charlotte Church), il ne sort jamais sans une couche de gel et de fond de teint.

Pourtant, c'est une perle. Rugbystiquement parlant, Gavin Henson est un phénomène. Capable de jouer à plusieurs postes, de buter et de faire basculer un match en une seconde, il est l'un des centres les plus doués de sa génération. Reconnu comme tel par ses pairs (l'ancien capitaine du Poireau Mark Taylor dit de lui qu'il est le meilleur centre du monde), il fait déjà figure de légende pour les supporters gallois. C'est lui qui avait offert la victoire contre l'Angleterre en 2005 avec une pénalité dans les dernières minutes de jeu pour le neuvième Grand chelem de l'histoire du rugby gallois. Pour le dixième l'an dernier, il était titulaire à chaque rencontre.

Pourtant, le joueur paye son tempérament turbulent. Souvent blessé ces derniers mois (cheville, tendon d'Achille, mollet), il a manqué la tournée estivale et les tests de novembre pour ne faire son retour qu'il y a quinze jours contre l'équipe de France. Remplaçant, il était entré en jeu peu avant l'heure de jeu. Près d'un an après sa dernière titularisation dans le XV du Poireau, il devrait de nouveau porter le numéro 12 des Diables rouges samedi au Flaminio. Ce retour pourrait sonner le glas d'une année de galères. Quant aux déboires… A 27 ans, le joueur semble arriver à un tournant et va devoir choisir le bon chemin.