Fritz prend trois semaines

Comme le redoutait le staff du XV de France, Florian Fritz n'a pas pu échapper à une sanction. Cité à comparaitre à la suite de la rencontre Irlande-France de samedi dernier à Dublin pour une fourchette présumée sur un joueur irlandais, le trois-quarts centre de Toulouse a été suspendu pour une durée de trois semaines par une Commission de discipline, mercredi après-midi. Il sera donc absent pour les deux prochaines rencontres du Tournoi des 6 Nations, à Paris, face à l'Ecosse et au pays de Galles. Il sera requalifié le 2 mars, ce qui le rendra à nouveau sélectionnable pour les deux dernières journées, en Angleterre et en Italie.

Le cas de Florian Fritz a été examiné mercredi à 13h30, le camp français étant représenté par le manager du XV de France, Jo Maso, et deux avocats de la Fédération française. Trois heures plus tard, la sanction est tombée. Lourde, mais pas autant qu'on le craignait. Fritz risquait en effet beaucoup plus gros, car la suspension minimale pour un contact volontaire au niveau des yeux est de six semaines. La peine infligée au Toulousain étant deux fois moindre, il n'a été en fait reconnu coupable que d'un coup de poing, et non d'une fourchette. Fritz avait plaidé coupable pour le coup de poing. Malgré cela, la commission avait initialement demandé une peine de cinq semaines, finalement ramenée à trois.

Pas de fourchette

D'où le relatif soulagement de Jo Maso. "La fourchette n'a pas été reconnue, a confirmé le manager, joint au téléphone par l'AFP. Je suis enchanté et ravi, on peut sortir la tête haute car ce n'est pas ce geste abominable qui a été retenu. On regrette ce geste d'énervement mais le rugby français n'en sort pas sali. " Reste qu'il s'agit d'un nouveau coup dur pour le joueur, à qui le Tournoi ne porte décidément pas chance ces derniers temps. L'année dernière, à la fin du mois de janvier, il s'était fracturé le péroné lors d'un entraînement à Marcoussis qui l'avait éloigné des terrains pendant trois mois. L'attente sera heureusement nettement moins longue cette fois.

Mercredi matin, au CNR, personne ne se faisait vraiment d'illusions sur le verdict. "C'est limite. Il y a un contact. Florian a un geste d'énervement, on voit qu'il se retient de mettre un coup. Mais connaissant les commissaires anglo-saxons, on peut se faire du souci", confiait ainsi Yannick Jauzion, son partenaire au centre de l'attaque toulousaine et tricolore. Personne n'a donc vraiment été surpris quand Pierre Camou, le président de la FFR, est intervenu en plein entraînement dans l'après-midi, pour annoncer la nouvelle à Emile N'Tamack et Marc Lièvremont, même s'ils ne sont pas d'accord avec la sanction prononcée.

La veille, N'Tamack avait d'ailleurs estimé que Florian Fritz n'avait pas commis le geste dont on l'accusait. "Florian m'a certifié qu'il n'avait rien fait, avait déclaré l'entraineur tricolore. On a vu les Irlandais à la fin de la rencontre et lors de la réception d'après-match, aucun n'avait l'air d'avoir mal aux yeux. J'espère qu'ils ne feront pas un exemple au détriment d'un innocent". Il n'a été que partiellement entendu: la fourchette, non, la suspension, oui. Conséquence de cette décision, le Clermontois Benoît Baby sera titularisé samedi contre l'Ecosse, Maxime Mermoz intégrant le banc de touche. Les Bleus n'ont pas été pris de court. " Dès mardi, on avait commencé à travailler comme si Benoît était titulaire ", explique Yannick Jauzion.