Chabal en cage

Sébastien Chabal devait retrouver ses premières amours face à l'Angleterre. Marc Lièvremont et Didier Retière avait prévu de l'utiliser en troisième ligne aile, poste de ses débuts chez les Bleus mais aussi à Bourgoin. Le talon d'Achille droit du Toulousain Romain Millo-Chluski en a décidé autrement. Une douleur au niveau du tendon apparue brutalement vendredi dernier face à Perpignan a contraint le staff médical de l'équipe de France à renvoyer le joueur dans son club ce lundi matin.

Avec un deuxième ligne sur le flanc, Marc Lièvremont a décidé de convoquer Louis Picamoles. Le troisième ligne centre de Montpellier est arrivé en début d'après-midi à Marcoussis et il a pu prendre part à la première séance d'entraînement de la semaine : quarante minutes ludiques avec un jeu regroupant les règles du football et du "flag". Twickenham était encore loin pour cette reprise en douceur.

Kilos contre cohésion

Pourtant, les plans du sélectionneur pour la bataille anglaise ont donc été bousculés. Sébastien Chabal quitte son costume de troisième ligne pour endosser celui de deuxième ligne. Rôle auquel il était attitré depuis les tests matchs de l'automne. Un changement peu spectaculaire en soi mais qui redessine tout de même le paquet d'avants français. Pour affronter un quinze de la Rose réputé massif, les entraîneurs tricolores souhaitent densifier leur huit de devant. Romain Millo-Chulsky et ses 116 kg absents, le revenant Jérôme Thion, avec ses 115 kg, serait la solution de rechange la plus logique pour caler le côté droit de la mêlée. Le "frêle" Chabal, avec ses 104 kg et son profil de joueur plus coureur, deviendrait alors le joker idéal pour faire la différence lors de la baisse de régime des colosses anglais en deuxième période.

Logique sur le plan tactique mais risqué au niveau de la cohésion. Jérôme Thion, homme clé du système Laporte (trois fois capitaine), a très peu joué depuis la prise de pouvoir de Lièvremont. Absent de la sélection depuis un an, il retrouve le groupe et il ne connaît pas le système de jeu mis en place même s'il a participé au stage de quatre jours fin janvier. Si ses qualités physiques sont indéniables, il a seulement quelques jours pour se fondre dans le collectif. Marc Lièvremont a jusqu'à mercredi pour répondre à cette question : choix tactique ou entente parfaite? Pour un sélectionneur qui n'a pas hésité à changer une équipe qui gagne, la première option ne doit pas représenter un grand danger.