XV de France : Le bilan

Par Rugbyrama
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Démarré sur les chapeaux de roue, le Tournoi des 6 Nations s’est conclu par une descente dans l’enfer du Millennium. Premier bilan du nouveau trio d’entraîneurs, secteurs par secteurs.

. L'ESPRIT D'OUVERTURE ET DE RUPTURE

Les surprises, il y en a eu en pagaille pendant ce premier Tournoi. Une première que Marc Lièvremont a trouvé "moins dure que ce qu'il pensait". L'ancien entraîneur dacquois ne dit pas pour autant que la tâche fût simple. Il parle alors "de moments difficiles et de stress". Mais ce qu'il retient avant tout, c'est "énormément de plaisir et une excellente ambiance". En rupture totale avec ce qui se faisait jusqu'alors, le trio d'entraîneur a plaidé pour une ouverture presque à l'extrême du groupe France. Des rotations dans le groupe à en donner le tournis mais source surtout de problème dans la cohésion. Sur les 34 joueurs utilisés, treize ont fêté leur première sélection. La place de troisième alors que les Bleus restaient sur deux titres consécutifs est décevante. L'esprit d'ouverture et de rupture n'a, à ce titre, pas trouvé d'écho très favorable auprès du grand public qui a eu quelques difficultés à suivre la logique Lièvremont-Retière-Natamack.

. LA MELEE

C'est l'un des gros points noirs de la compétition pour les Français. Comme une rengaine triste, terriblement triste pour les Bleus. Après l'essai de pénalité concédé face à l'Irlande, il était difficile de sombrer plus bas. Le Dacquois Julien Brugnaut a décidé d'endosser la responsabilité de la faillite collective dans ce secteur. La réaction a tardé à venir. Malgré le mieux vu face aux Gallois, le ballon perdu sur introduction tricolore à la 66e minute du match Galles-France va longtemps faire parler dans les chaumières. Fabien Barcella, 24 ans, est une promesse. Son transfert vers le BO devrait lui permettre de franchir un palier. Mais qu'est donc devenue la mêlée française, véritable patrimoine du rugby tricolore ? Alors oui, le problème est connu et identifié depuis longtemps : il n'y a pas assez de piliers français qui évoluent au plus haut niveau dans le Top 14. Les successeurs des De Villiers, Milloud et Marconnet tardent à se faire connaître. D'ailleurs le retour de ces deux derniers est attendu de pied ferme.

. LA TOUCHE

Il n'y a pas de miracle. Là aussi, le manque de cohésion et de repères explique en très grande partie les difficultés rencontrées. La présence de Julien Bonnaire dans l'alignement s'est à ce titre révélé très précieux. Avec une certaine constance, les Bleus ont tout au long du Tournoi buter devant la bonne réorganisation adverse. Si les Tricolores ont été relativement efficaces sur leurs propres lancers, le manque de repères a été plutôt criant pour ce qui est des contres. Et oui, là encore un problème de communication.

. L'ANIMATION OFFENSIVE

Stratégiquement, le XV de France a souvent été pris en défaut. Trop joueurs face à l'Angleterre, trop maladroits (et lents) face aux Italiens… les Bleus ont encore péché dans l'alternance face à des Gallois qui se contentaient de s'appuyer sur le long jeu au pied de leur arrière. Manquant aussi de lucidité, les Bleus n'ont pas réussi à identifier assez rapidement les solutions. Face au rideau haut et inversé des Gallois, le jeu au pied était une clé. Tout comme les croisées et autres armes offensives que ces joueurs de talent connaissent et pratiquent en club. Tous les joueurs en ont parlé… après le match ! Et force est de souligner que face aux Gallois, le XV de France n'a pas réussi à se créer que des "embryons d'occasions", comme l'a déploré Marc Lièvremont. Au secours des siens, Didier Retière a tenu à souligner les progrès significatifs réalisés dans le volume de jeu et la continuité des actions avec moins de rupture de soutiens.

. LA DEFENSE

Sept essais en cinq rencontres, c'est trois fois plus que le bilan des Gallois (deux essais encaissés). Mais il faut surtout retenir 94% de plaquages réussis, soit une des meilleures statistiques du Tournoi. A regretter la mauvaise utilisation des ballons de récupération. Assez bien exploitées sur les deux premières sorties, ces mines offensives l'ont été beaucoup moins par la suite.

. QUEL AVENIR?

Stabiliser le groupe s'annonce déjà comme une urgence. Le trio d'entraîneur le concède. Cela ne sera pas possible pour la tournée en Australie de tous les dangers puisqu'il faudra se passer des demi-finalistes et finalistes du Top 14. "Il y a beaucoup de choses à revoir, mais il faut rester positif. Les joueurs adhèrent au projet, sont enthousiastes. Il faut maintenant que tous prennent conscience du chemin qu'il reste à parcourir, même si nous ne sommes pas très loin du compte". Maintenant que le Tournoi est fini, le projet fédéral, mis entre parenthèse pendant 7 semaines, est de nouveau ouvert. Trois nouvelles personnes vont intégrer le staff d'ici juin. Un staff qui demande plus que jamais du temps pour mettre en place le projet qu'il a en tête.

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