Szarzewski: "Tout le monde a hâte"

Dimitri SZARZEWSKI, quelle sera la clé du match face à l'Angleterre?

Dimitri SZARZEWSKI: Avant tout, je crois qu'il faudra que nous soyons bons sur les fondamentaux. Nous devrons répondre présent physiquement.

Vous avez davantage travaillé la conquête cette semaine?

D.S. : Oui. Depuis le début du Tournoi, on ne travaillait qu'une seule fois la mêlée dans la semaine. Là, pour préparer l'Angleterre, nous avons eu deux séances supplémentaires, on a davantage mis l'accent sur ce secteur de jeu.

Le pack anglais est beaucoup plus lourd que le votre. Cela ne vous inquiète pas?

D.S. : Le poids, ça ne veut pas tout dire. Ce n'est pas parce que vous faites 120 kilos que vous êtes forcément le meilleur en mêlée. La mêlée, c'est aussi de la technique, du métier, du collectif, ce n'est pas que de la puissance pure, même si la force est évidemment importante. Il faut savoir doser et faire avec nos moyens. A nous d'avoir un peu plus de cohésion et de liens. On verra le résultat samedi soir.

Il y a un esprit de revanche chez les avants après le match contre l'Irlande?

D.S. : C'est sûr qu'on n'est jamais content de se faire bouger en mêlée de la sorte. Surtout le cinq de devant, c'est notre job, c'est la base de notre travail. En équipe de France, on n'a pas souvent l'habitude de ça, alors on a envie de montrer que c'était simplement un passage à vide et qu'on peut rivaliser avec les meilleurs. Maintenant, il nous tarde d'être samedi à 21h. Tout le monde a hâte d'y être.

Raphaël Ibanez à la retraite, vous avez davantage de responsabilités. Si on regarde la première ligne, vous êtes le plus ancien en sélection...

D.S. : Le plus ancien, je ne sais pas. Je n'ai que 25 ans quand même. C'est vrai que j'arrive à ma 25e sélection, alors j'essaie d'apporter la petite expérience que j'ai et d'en faire profiter ceux qui sont autour de moi. Mais ce sont des joueurs qui ont beaucoup d'expérience, même s'ils n'ont pas beaucoup de sélections, ce sont des piliers de métier qui ont connu le haut niveau avec leurs clubs. Puis un garçon comme Jean-Baptiste Poux a tout de même disputé deux Coupes du monde.

Vous n'avez pas l'impression d'avoir changé de statut?

D.S. : Non, pas spécialement. Je suis resté moi-même. Forcément, le talonneur a un peu un rôle de leader, il doit animer le cinq de devant. Mais ce n'est pas une question de statut, c'est le poste qui veut ça. A mes débuts, je devais déjà assumer ce rôle, même si j'étais sans doute un peu plus timide qu'aujourd'hui. J'étais un peu impressionné, mais au fur et à mesure on apprend à connaitre les autres, à s'investir davantage. J'essaie d'apporter le meilleur de ce que je peux donner à l'équipe.

Sylvain Marconnet et Pieter De Villiers ne vous manquent pas trop en équipe de France?

D.S. : Bien sûr qu'ils me manquent. Ce sont mes coéquipiers de club, j'ai joué aussi avec eux en équipe de France. Pieter a 35 ans, il est parfois un peu fatigué et en ce moment blessé. J'espère qu'il va revenir à son plus haut niveau. Sylvain aussi revient tranquillement. Je pense qu'on va pouvoir compter sur lui dans les semaines et les mois qui viennent.

Au talonnage, vous allez retrouver Mark Regan en face de vous. Il n'a pas la réputation d'être un tendre, verbalement notamment...

D.S. : Il me parle beaucoup mais je ne fais pas trop attention à ses insultes, car je ne comprends pas très bien l'anglais. Il faut faire avec, il ne faut pas prêter attention. On ne peut pas se permettre de pénaliser notre équipe en faisant des gestes irréguliers alors j'espère que je lui ferai mal mais dans la règle. J'espère lui mettre un bon plaquage ou une belle percussion ou le faire reculer en mêlée. Ce serait le punir dans les règles de l'art.