Lièvremont: "Regan est un clown"

Marc LIEVREMONT, quel est votre sentiment après cette première défaite?

Marc LIEVREMONT : Je suis déçu. Le sentiment qui domine, c'est la déception d'avoir perdu et le sentiment surtout d'avoir vécu un remake de la demi-finale de la Coupe du monde. Le pragmatisme et le réalisme anglais ont eu raison de nous.

La mêlée a encore connu des difficultés…

M.L. : Nous avons été pénalisés trois ou quatre fois, parfois sévèrement. J'ai eu l'impression que l'on été sanctionné rapidement. Quand la mêlée tombait, c'était souvent sifflé contre la France. Il y a quelque différence de taille pourtant entre Sheridan et Poux. Mais il faut respecter les décisions de l'arbitre et admettre que nous avons été dominés dans ce secteur de jeu.

L'Angleterre est-elle forte en mêlée ou bien est-ce la France qui est faible dans ce secteur?

M.L. : La mêlée anglaise est très forte. Je veux croire que la mienne va progresser et vaut mieux que les pénalités concédées ce soir. Je n'ai pas eu le sentiment d'être particulièrement dominé dans ce secteur. Mais je n'ai pas apprécié le comportement du talonneur anglais durant tout le match. Je ne veux même pas me souvenir de son nom tellement il a été lamentable tout le long. Je veux bien accepter pragmatisme et vice, mais là…

Que reprochez-vous à Regan exactement?

M.L. : Il a fait preuve d'antijeu, il n'était pas dans l'esprit. Je l'ai trouvé grotesque: une minute sur chaque lancer, il a provoqué, fait le mort à plusieurs reprises. C'est un clown ! Ca ne nie en rien le respect que je porte à l'Angleterre ni le fait qu'ils méritent leur victoire.

Retenez-vous malgré tout du positif de la rencontre?

M.L. : Les joueurs n'ont jamais démissionné. Etre mené 10-0 après un quart d'heure de jeu n'est pas évident, mais nous ne nous sommes pas démobilisés. Nous avons essayé jusqu'au bout. Les joueurs ont fait preuve de courage et de solidarité, mais ça n'a pas payé aujourd'hui.

Des regrets?

M.L. : Il me semble que nous avons beaucoup entrepris. Mais nous avons eu du mal à enchaîner les phases de jeu longues et nous n'avons pas su être patients. Les Anglais ont, eux, bien défendu, notamment sur les extérieurs. Au final, on a payé notre manque de maturité. Mais il faut reconnaître qu'ils ont bien défendu et que nous n'avons pas su trouver la solution.

La charnière Parra-Trinh-Duc vous a-t-elle satisfaite?

M.L. : Je les ai trouvés extrêmement brillants, exceptionnels même, tous les deux. Je voudrais ajouter Louis Picamoles aussi, qui a été l'un des joueurs qui a le plus souvent avancé.

Avec cette défaite, la France ne peut plus viser le Grand Chelem. Cela va-t-il vous rendre service dans votre volonté de faire tourner et d'essayer d'autres joueurs?

M.L. : Le problème va en effet se poser. On avait envie de voir d'autres joueurs. S'il y a des changements, on va s'asseoir et en discuter. Mais ces changements ne seront pas des sanctions.

Cette défaite remet-elle en cause vos convictions dans votre jeu?

M.L. : Non, absolument pas.