Nallet les a tous conquis

Par Rugbyrama
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Intronisé capitaine du XV de France avant le début du Tournoi, Lionel Nallet n'a pas déçu ses coéquipiers dans son nouveau rôle. Leader naturel, à la fois imposant et rassurant, il a parfaitement assumé son statut, sur et en dehors du terrain. Décidément,

Il n'a pas les cheveux longs. Il se rase. On le ne voit pas faire de pub à la télé. Médiatiquement, Lionel Nallet n'a donc rien d'une star. Il est pourtant aujourd'hui un personnage incontournable du XV de France. Le seul qui aura débuté les cinq rencontres de ce Tournoi des 6 Nations 2008. Pour cause. Le deuxième ligne du Castres Olympique est le capitaine d'un groupe en pleine reconstruction, celui sur lequel le nouveau staff a décidé de s'appuyer. Au terme de six semaines de campagne continentale, il a visiblement conquis son monde.

Quand on demande aux membres de l'équipe de France de parler de leur capitaine, un mot revient systématiquement dans toutes les bouches: respect. Celui qu'impose Nallet. Sur le terrain, d'abord. " C'est un vrai leader de jeu, avec un rendement exceptionnel qui crédibilise son rôle. Quand il dit faut y aller tout le monde le suit ", estime Arnaud Méla, un de ses partenaires en deuxième ligne. "Il montre toujours l'exemple, confirme Julien Malzieu. Il avance toujours. Dans un match, il impose le respect à tous, partenaires et adversaires".

Clerc: "Ses mots ont du poids"

Que Nallet soit un exemple par ce qu'il accomplit en tant que joueur, ce n'est finalement une surprise pour personne. L'ancien Berjallien n'a pas attendu d'être promu capitaine pour avoir l'admiration de ses pairs. Il a d'ailleurs été désigné meilleur international français de l'année 2007 par ses collègues du XV de France. Tout sauf un hasard. Mais en se voyant confier le brassard par Marc Lièvremont, Nallet a pris, presque malgré lui, une nouvelle dimension. Sans dévier pour autant de sa trajectoire d'homme. "Je l'avais côtoyé avant et je crois qu'il est resté le même, humble et clair dans ses propos, même s'il a évidemment beaucoup plus de responsabilités aujourd'hui", note ainsi Nicolas Mas.

Dans son costume de capitaine, qui lui sied à merveille, Nallet fait donc du Nallet. Pas d'esbroufe, pas de grands discours. Chaque parole est pesée, donc marquante. "Même s'il parle peu, quand il parle on l'écoute. C'est peut-être même justement parce qu'il parle peu qu'on sait qu'il faut l'écouter quand il prend la parole, car ses mots ont du poids", explique Vincent Clerc, conquis. "Je préfère un capitaine comme ça, reprend Malzieu, qui dit simplement quelques phrases, plutôt que le gars qui en fait des tonnes dans le vestiaire et qui te prend la tête avant le match. Il soude tout le groupe en quelques phrases. Il a un côté sécurisant."

Il n'a qu'un seul défaut...

C'est sans doute parce qu'il a su aborder son rôle sans se départir de sa simplicité habituelle que Lionel Nallet a mis tout le monde dans sa poche, anciens comme nouveaux. "Il n'en fait pas trop et c'est très bien comme ça, souligne Jean-Baptiste Elissalde. S'il en rajoutait, il sortirait de sa nature profonde et perdrait en crédibilité. C'est mieux comme ça. Fabien Pelous était un peu pareil. Il est dans sa lignée ". Bien placé pour donner son avis en tant qu'ancien capitaine, JBE juge pourtant que la position de Nallet n'a rien à voir avec la sienne. "J'étais simplement un capitaine de jeu, rappelle-t-il, un capitaine par défaut parce que les vrais capitaines n'étaient pas là. Je n'ai jamais considéré ça autrement que comme une mission ponctuelle. Lionel, lui, est là pour longtemps et c'est très bien ainsi. "

Finalement, Jean-Baptiste Elissalde ne lui voit qu'un seul défaut, ou plutôt handicap, à cet exemplaire capitaine. " Il ne parle pas anglais", souffle le lutin toulousain. Un problème sur le terrain? Vous n'y êtes pas du tout. "Non, sur le terrain, avant de parler français ou anglais, on parle rugby, on arrive toujours à se faire comprendre et de toute façon, on a pour consigne de ne plus parler à l'arbitre. Non, le vrai problème pour Lionel, c'est plutôt les banquets d'après-match. Pour le discours, il en chie." Personne n'est parfait...

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