"Il y aura d'autres Ibanez..."

Par Rugbyrama
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Fier de son parcours en équipe de France, de ses 98 sélections, même si la dernière fait fausse note dans le plus beau palmarès au monde d’un talonneur, de son come-back improbable en 2005 aussi, Raphaël Ibanez jette l’éponge. Reportage à Dax, où il a ann

Le contraste est surprenant : pendant qu'une grande partie de la presse nationale afflue vers la salle de réception de l'USD, les joueurs de l'effectif professionnel du club landais embarquent dans un total anonymat dans le bus qui va les mener à l'aéroport pour un match sans enjeu à Leeds. Si l'info du jour se passe à Dax, elle ne concerne pas directement le club, mais l'avenir de son plus beau joyau, le talonneur international Raphaël Ibanez.

Lequel, digne malgré une évidente émotion, commencera son long monologue en lisant une déclaration griffonnée sur un calier d'écolier, peaufinée la veille durant son voyage sous la Manche, dans ce style direct et enjoué que les lecteurs de Midi Olympique retrouvent avec plaisir tous les lundis. Cette déclaration, que le lecteur peut retrouver quasiment in extenso sur rugbyrama.fr, vaut d'abord par quelques formules distillées dans un silence de cathédrale.

Entouré de Jean-Louis Bérot, l'ancien président de l'USD au temps de l'éclosion du futur international, et de Gilbert Ponteins, l'actuel président de l'USD, Raphaël parle, d'un ton distillé, presque détaché par rapport à une décision qu'on sent quand même prise à regret. Même s'il comprend la démarche du nouveau sélectionneur : "Marc (Lièvremont) veut s'engager sur quatre ans avec une équipe jeune dans l'optique de la Coupe du monde 2011, je le comprends, il a d'ailleurs été engagé pour cela. Et ce, même si, sur un plan purement sportif, je crois être toujours au moins aussi compétitif que les autres. Les 100 sélections ? Ça aurait pu être un objectif supplémentaire que j'aurais pu accrocher. Mais Marc n'a pas pris cela en considération". Avec quels mots la conversation s'est-elle construite ? : "Avec Marc et Emile (Ntamack), nous avons vécu des choses extraordinaires en 1999, j'ai même été leur capitaine. On sait se parler, et ces mots resteront entre nous". Avec un peu d'humour et beaucoup de foi en les siens, Ibanez laisse donc le soin à ses deux fils de glaner les deux sélections qui manquent au clan : "Il y aura d'autres Ibanez...".

Avenir à Dax ?

Reste que le nouveau retraité international n'a rien d'un ancien rugbyman en charentaise. S'il assure que cette décision a été prise de concert avec le sélectionneur, dans un "dialogue honnête et intelligent", Raphaël Ibanez a l'oeil qui brille pour évoquer son avenir, qu'il voit toujours sur le terrain. A court terme : "Au fond de moi, je vous assure que la détermination est toujours là, que j'ai toujours du rugby en moi comme joueur. D'ailleurs, mes principales préoccupations concernent mes prochains matchs avec les Wasps, contre Llanelli et le Munster". Personne dans l'assemblée n'en doute. A plus long terme, le Dacquois annonce que les Wasps n'entendent pas le laisser "filer" et lui ont d'ores et déjà fait une proposition de reconduction de contrat d'un an comme joueur, avec intégration simultanée dans le staff des entraîneurs, comme spécialiste des avants.

A l'évidence, ce destin au bord de la touche est fait pour le bonhomme qui entend néanmoins profiter jusqu'au dernier moment du terrain. La solution d'intégrer la DTN ? "Je sais que le président Lapasset veut m'impliquer dans un projet fédéral à long terme. C'est une très bonne perspective car je suis à un stade de ma carrière où j'ai envie de transmettre de partager mon vécu". Mais, pour l'instant, cette volonté présidentielle n'est pas allée au-delà d'une conversation. Un appel du pied donc pour aller plus loin dans le projet et choisir au moment voulu.

Et Dax dans tout ça ? Au-delà d'un hommage à son club formateur, quel sens peut-on donner à cette conférence de presse décentralisée dans les Landes ? "Dax fait pleinement partie de ma vie, il n'est pas exclu que je retourne à la source un jour". Comme entraîneur, cela ne semble donc pas pour tout de suite. Jean-Louis Bérot lui laisse le choix: "Que Rafa revienne à Dax, c'est évident, ce sont ses racines. Pour quoi faire ? Comme il est chez lui, il choisira avec ses pairs comme on a toujours fait à Dax". Gilbert Ponteins lui, lance carrément une autre hypothèse : "Tu as encore de nombreux challenges à relever avant de revenir ici, mais, pour moi, tu as autant la stature d'un entraîneur que d'un président". En coulisses, d'autres lui prêtent aussi d'autres implications locales à court terme... Il sera toujours temps le cas échéant d'y revenir.

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