"Au bout de notre logique"

Par Rugbyrama
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Louis Picamoles, Morgan Parra, François Trinh-Duc. Le XV de France alignera un axe 8-9-10 à cinq sélections pour affronter l'Angleterre samedi soir. Un pari audacieux. Marc Lièvremont assume ce parti pris de la jeunesse, tout comme l'absence d'un véritabl

Marc Lièvremont, votre XV de départ a de quoi surprendre, notamment avec cet axe 8-9-10 très jeune…

Marc LIEVREMONT.- Oui, ils sont jeunes. Mais ils le sont un peu moins qu'il y a trois semaines. Ils ont un peu plus de vécu et de bouteille. On voulait absolument revoir François à l'ouverture. Concernant Morgan, il est avec nous depuis le début, alors que Dimitri est arrivé seulement hier avec nous. Il était donc logique que Parra soit titularisé. Après, bien sûr, la blessure de Jean-Baptiste Elissalde a changé la donne.

C'est tout de même un sacré pari, non?

M.L.- Non, ce n'est pas spécialement un pari. On a une entière confiance en ces garçons, ils ont largement répondu à nos attentes. Concernant Louis par exemple, pour contrer la densité anglaise, il était intéressant de le voir à ce poste. On peut penser qu'un match contre l'Angleterre, c'est un match à part, mais nous avons une logique et une continuité dans la gestion de notre groupe. Nous avons confiance en nos joueurs, et celle-ci ne s'établit pas en fonction de leur âge ou de leur expérience.

Vous vous avancez face à l'Angleterre sans réel buteur. N'est-ce pas dangereux?

ML.- Nous n'avons pas occulté la question du buteur. Simplement, nous voulons aller au bout de notre logique en termes de principes de jeu, quitte à ce que ce soit au détriment du buteur. Certains vont peut-être trouver que nous galvaudons ce match et crierons au scandale. Mais Damien peut très bien buter. Il est d'ailleurs à 100% sur ce Tournoi puisqu'il a mis un but de plus de 50 mètres contre l'Ecosse.

La titularisation de Picamoles est-elle également due à votre volonté de décaler Julien Bonnaire à l'aile, pour densifier l'alignement?

M.L.- Pas spécialement. On avait envie de voir Louis en numéro 8 dès le début d'un match. Il sera bien entouré avec Thierry Dusautoir et Julien Bonnaire. Julien est très polyvalent, il peut s'exprimer aussi bien en 6 en 7 ou en 8. C'est une chance pour nous.

Quels seront vos axes de travail cette semaine?

M.L.- Le travail du groupe va être moins basé sur les courses que lors des précédentes semaines, et davantage sur la récupération et les réglages. Dans la conquête et les lancements de jeu. On veut commencer à peaufiner. Il y aura peu d'oppositions. On a senti pas mal de fatigue chez les joueurs. Il y a des petits bobos.

Y a-t-il eu une pris en compte des performances ou des contre-performances individuelles de certains après l'Irlande pour composer ce quinze?

M.L.- Encore une fois, ce ne sont pas des individus qui ont failli. Il nous a semblé utile de recadrer certaines choses. Mais dans l'investissement et l'état d'esprit, nous sommes ravis. Ce fut une bonne leçon pour nous. En étant trop frileux, nous avons failli être punis. J'espère que nous pourrons pallier ça contre l'Angleterre.

Le banc est en revanche plus expérimenté, un peu comme face à l'Ecosse. Est-ce pour pallier d'éventuelles carences en seconde période et éviter de se retrouver avec un XV trop jeune pour terminer la rencontre ?

M.L.- Non, nous ne sommes plus forcément dans cette logique-là. Ca n'a pas été un argument majeur. Nous estimons que les joueurs qui sont avec nous depuis le début de ce Tournoi n'ont plus spécialement besoin d'être encadrés comme c'était le cas avant l'Ecosse.

Que craignez-vous de cette équipe anglaise ?

M.L.- Enormément de choses. La densité de son cinq de devant, très expérimenté. Contrairement au notre. Leur troisième ligne est percutante et équilibrée. Il y a de l'expérience et de la qualité, avec un mélange vitesse-puissance impressionnant. Sur les deux premiers matchs, ce potentiel ne s'exprime que par à-coups, mais cette équipe peut devenir très brillante. Nous allons d'abord travailler sur notre rugby, même s'il faut s'adapter aux caractéristiques de l'adversaire. Ce sera un bon test, une étape supplémentaire pour notre équipe.

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