Ashton, coeur de pierre

Par Rugbyrama
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L'entraîneur du XV de la Rose a prévenu ses joueurs à quelque jour du "crunch" France-Angleterre (samedi, 21 heures au Stade de France). Aucun sentiment ne sera fait en cas de nouvelle contre-performance de son équipe.

"C'est un très, très gros match pour quelques joueurs. Je suis certain que vous savez aussi bien que moi à qui je fais allusion" , a déclaré cette semaine Ashton, qui a déjà tranché la tête du demi de mêlée Andy Gomarsall, remplacé par le jeune Richard Wigglesworth, tandis que Paul Hodgson prend place sur le banc.

L'identité des joueurs en sursis ne fait guère de doute: l'ouvreur emblématique Jonny Wilkinson, le capitaine Phil Vickery, et le talonneur Mark Regan à qui Ashton avait offert durant le Mondial un retour dans le XV de la Rose après plusieurs années d'absence.

Les postulants à la succession sont également connus: Danny Cipriani pour Wilkinson, Matt Stevens pour Vickery, et le plus dynamique Lee Mears pour Regan.

Pour la première fois de sa carrière, l'ouvreur et héros du Mondial 2003 est ouvertement remis en cause depuis le début de ce Tournoi, et sa passe ratée contre le pays de Galles a été analysée comme le prélude de la dégringolade anglaise qui allait aboutir à une défaite historique à Twickenham (19-26).

Vickery n'a plus jamais été le même joueur qu'en 2003 depuis son retour après une grave blessure au dos et semble vieillissant, tandis que le vieux Regan se paye de plus en plus de mots.

L'avenir d'Ashtonégalement en jeu

Il n'a pas dérogé à cette règle dans la semaine précédant "le Crunch", en annonçant qu'il serait "aussi horrible que d'habitude". Mais à 36 ans, le volubile talonneur devra convaincre Ashton autrement que par sa gouaille.

Après le triste succès en Italie (23-19) qui a suivi la défaite galloise, Ashton semble enfin disposé à envisager l'apport de sang neuf dans une équipe jusqu'alors guidée par son conservatisme, et souffrant d'une apparente absence de ligne directrice.

Sans durablement donner leur chance à de nouveaux arrivants, il a utilisé 66 joueurs et six capitaines en vingt matchs. Mais ce théoricien qui professait volontiers sa philosophie de jeu avant son entrée en fonction, ne semble en avoir insufflé aucune à son équipe, arrivée en finale du Mondial sur ses qualités traditionnelles de combat, et quand les joueurs ont décidé de prendre le pouvoir après un début de compétition catastrophique.

La menace d'Ashton vaut aussi pour lui. En cas de revers en France, l'Angleterre perdrait toute chance de remporter une compétition qui lui échappe depuis 2003, juste avant son sacre mondial. Ses supporteurs et la fédération (RFU) n'attendaient rien d'autre qu'une victoire finale cette année.

Reconduit dans ses fonctions malgré les critiques publiques d'anciens internationaux (Lawrence Dallaglio et Mike Catt) et le scepticisme d'une partie des responsables de la RFU, Ashton aurait du mal à survivre à un échec.

Au moins autant que celui de Wilkinson, Regan ou Vickery, c'est l'avenir d'Ashton qui est en jeu samedi sur la pelouse du Stade de France.

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